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I'm Pure Psychosomasick

I'm Pure Psychosomasick
I'm Pure Psychosomasick
24 janvier 2012

Violence, santé et désir d'enfant.

Mon expérience n'est pas celle d'un autre adulte ayant été victime de violences et d'abus étant enfant.
Nous ne développons pas tous le même type de personnalité et notre façon d'appréhender notre passé dépend de notre propre évolution.
De nombreux proches, amis, collègues, ont été victimes de violence, d'abus et même de viols étant enfants.
Il est évident que nous rencontrons des similitudes, eux et moi mais que nous sommes tous réellement excessivement différents.
Il va donc de soi que lorsque je postule d'une cause, d'une conséquence et lorsque j'exprime ici mon ressenti, je ne le généralise pas à tous les exs enfants victimes de violences. Ceci est un utile préambule.

Parmi certaine victimes que je fréquente, certains sont parents et d'autres pas.

Récemment, j'ai eu une conversation avec une amie, elle-même victime de violences, concernant son désir d'enfants.
Elle me disait avoir peur de reproduire.

Cette peur, je la ressens également.
Il suffit de regarder le parcours de personnes médiatisées s'étant rendues coupables de faits liés à la violence pour se rendre compte que leur passé est souvent bercé de maltraitance. Il en va de même pour les personnes pédophiles qui ont parfois été victimes d'autres pédophiles, étant enfants.

Alors, certes, évidemment, toute personne victime d'abus ne devient pas un abuseur. Il serait totalement stupide d'en arriver à ce genre de conclusion. Ceci étant, nous sommes tellement abreuvés d'histoires glauques concernant des personnes violentes ayant été elles-mêmes maltraitées qu'on ne peut que s'interroger, en tant que victime, sur ce que nous sommes capables de faire.

Ma réponse me concernant serait celle-ci : Malgré les thérapies, malgré le fait que je parle relativement ouvertement et ce depuis plus de dix ans de la maltraitance que j'ai vécue (mais pas avec mes abuseurs), je garde en moi une intense colère.
Cette colère, je refuse de la manifester sous forme de violence physique, psychique ou verbale.
Mais j'ai pourtant conscience que cette colère peut ressurgir si l'on me fait du mal.
J'ai peur de cette colère que je tente autant que je le peux de gérer. Mais je ne l'admets pas car cette colère me rappelle mes abuseurs.
J'évite donc de la faire subir à autrui. Le plus souvent, c'est donc à moi que je l'inflige, ce qui a pour résultat de me faire du mal, une fois de plus... Mais il reste préférable pour moi de me faire du mal que de faire du mal à quelqu'un d'autre.

Cette colère que j'ai ressenti s'est mutée chez moi, je le pense sincèrement, en spasmophilie, tout d'abord, à l'époque où j'étais adolescente et où la maltraitance était déjà bien installée.
Petit à petit, dès qu'une crise apparaissait avec mon père, lorsque je pouvais cesser d'être hypervigilante, mes oreilles bourdonnaient, je voyais flou, je ne pouvais plus respirer correctement, je sentais un épuisement total, je tremblais, ... Les symptômes étaient très variés. J'ai ensuite développé des spasmes pancréatiques...

Au départ, je pensais que ce n'était qu'épisodique, que cela se calmerait lorsque je quitterais le domicile familial et c'est ce qui s'est probablement produit. Mais je sais qu'après chaque crise, je ressentais un tel épuisement que je pratiquais une hypersomnie plusieurs jours après la crise. Cette hypersomnie fut vite accompagnée d'insomnies... Et de douleurs.

Ces douleurs, je les avais toujours un peu ressenties, depuis plusieurs années. Elles étaient diffuses, placées un peu partout dans le corps... Ma mère me disait que c'était la croissance. Mais moi, j'avais vraiment mal. Je devais me passer les poignets sous l'eau pour me soulager, parfois.

A 19 ans, j'ai négocié mon départ de la maison avec ma mère et je suis partie vivre loin de chez eux. J'étais soulagée et à la fois, j'étais paniquée à l'idée de devoir m'assumer seule tout en suivant des études, de devoir me refonder un cercle d'amis et d'être isolée, en attendant. Cette année-là, la spasmophilie n'était pas présente mais je dormais régulièrement de 13 à 16h par jour. Sans doute mon corps voulait-il récupérer de toutes ces années de violence. Mais malgré tout, quand je rendais visite à mes parents le week-end, la violence reprenait de plus belle, comme si on m'avait attendue. De plus, mes parents restaient très présents dans mon existence vu qu'ils m'appelaient une fois par jour et que ma mère n'hésitait pas de m'abreuver de ses précieux conseils (ironie) concernant tous les sujets de ma vie.
Alors que j'avais été forte pendant plus 6 à 7 années de violence (la violence a débuté pour moi à l'âge de 13 ans), que j'avais dû faire face, que je n'avais pas pu me relâcher une seule seconde, alors que je me trouvais en vigilance constante car mon père pouvait péter un plomb à chaque seconde, je me retrouvais toutefois en sécurité chez moi.
Alors, nerveusement, je pense que je me suis relâchée... Et mon corps a suivi.

J'ai développé des symptômes passant par la fatigue, l'insomnie, l'hypersomnie, la douleur dans les jambes, les migraines, ... Bref, je n'allais pas bien.
A l'âge de 21 ans, la violence cessa brutalement. Lors d'une crise, la décision fut prise, malgré les supplications de ma mère et les cris de mon père, de téléphoner à un ami pour qu'il vienne me chercher. Alors que je devais passer trois jours chez mes parents, je décidai de partir et de ne pas revenir. Mon père n'était plus le bienvenu chez moi et cela dura plus de six mois. Il falait que je marque le coup, vivre seule m'avait donné de la force malgré ma faiblesse physique et je ne me laisserais plus faire. Je lui ai clairement signifié, il n'a pas aimé, mais j'ai pris le pouvoir et j'ai choisi de ne plus le voir, ce qui l'a calmé suffisamment pour qu'il ne reproduise pas les mêmes comportements.

Malgré tout, la violence est restée ancrée en moi et alors que cela fait dix ans que mon père n'a plus osé me toucher, je reste totalement traumatisée par cette expérience, d'autant plus que, dans le cadre de mon travail, j'ai eu à subir le comportement agressif d'une supérieure hiérarchique encore tout récemment.

Mon corps en a pâti. La spasmophilie m'a dit au revoir il y a bien longtemps. Mais ne se serait-elle pas mutée en quelque chose d'encore plus incidieux ?

Il y a trois ans, on m'a diagnostiqué une fibromyalgie. Cette maladie chronique est causée, dans énormément de cas, par divers chocs psychologiques. Cela peut être un accident, une agression, un décès de proche, ... Et cela peut être le résultat de la maltraitance physique ou psychologique. Il ne s'agit pas d'une maladie mentale ou d'une maladie psychosomatique. Le titre de ce blog, psychosomasick, est en fait totalement ironique et fait réfèrence, justement, au fait que ma maladie est souvent considérée comme purement psychosomatique.
Le fait est que la fibromyalgie trouve souvent (et donc pas tout le temps) comme déclencheur une scène violente. Mais ce qui s'en suit trouve une explication physiologique. Des recherches sont toujours en cours à l'heure actuelle afin de trouver un traitement adapté, de pouvoir comprendre les mécanismes précis menant à l'arrivée de la maladie chez un sujet sain.

Ma douleur psychique et ma colère se seraient-elles mutées en une maladie chronique ? Je ne le pense pas. Ceci étant, la responsabilité des traitements que j'ai eu à subir étant plus jeune couplés au harcèlement professionnel dans le déclenchement de ma pathologie ne fait aucun doute.

Je vis maintenant dans la douleur, me sentant doublement punie. Punie par la violence de mon père, par le harcèlement professionnel, par la violence psychique de ma mère, par un monde qui ne m'a pas aidé... Mais aussi punie par mon corps qui va mal.

Du soir au matin, j'ai toujours mal quelque part. Il n'y a pas une seconde qui se passe sans que je ressente un inconfort, une gène.
Mon conjoint m'a récemment demandé de chiffrer mes douleurs sur une échelle de 1 à 10, 9 représentant une douleur liée à une brûlure au deuxième degré. La plupart du temps, j'en suis à 7. La douleur n'est pas invivable mais elle est permanente, fatigante, handicapante.

Mon ménage, je ne peux plus le faire ou alors très superficiellement et à petite dose. Pendant une longue période, je ne me rendais plus au supermarché pour faire les courses. Je souffre énormément lorsque je dois préparer mon déjeuner. Chercher après un ustencile dans un tiroir ou après un condiment dans le frigidaire est de l'ordre de la torture.
Et pourtant, je vais mieux. Il y a trois ans de cela, j'étais un zombie. Je ne dormais plus, je ne vivais plus, je ne faisais plus rien.

Au cours de mon existence, à l'école ou à la maison, voire même au travail, on n'a eu de cesse de me pointer du doigt, prétendant que j'étais une fainéante, une personne peu motivée qui baille, qui souffle, qui ne peut pas suivre au cours de gym, qui marche lentement, qui n'est pas physiquement dynamique. Tout le monde ne pense pas ça de moi, évidemment. Mais certains le font et me le font sentir, me le disent, même.
Mais ont-ils conscience, tous ces gens, de ce que l'on ressent lorsqu'on doit vivre comme si de rien n'était avec un corps qui souffre et un esprit perturbé par la violence ?

Mais ce serait à moi de changer, à moi de m'adapter, de faire des efforts, ce que je passe ma vie à faire. Alors, oui, je râle, je souffle, je baille. Car je suis fatiguée, car ma vie est un parcours du combattant, parce que je n'arrive pas à vivre avec, encore aujourd'hui... Mais il est rare que j'entende quelqu'un me dire que je suis courageuse, et me saluer pour mes efforts.

J'imagine que d'autres victimes ont réussi à s'en sortir, elles. J'imagine que d'autres victimes ont une vie normale, saine. J'imagine que d'autres victimes sourient, ont passé l'éponge. Moi, je n'y arrive pas encore. Y arriverai-je un jour ?

Quoi qu'il en soit, j'arrive à l'âge où le désir d'enfant apparaît. Mais mettre au monde une créature innocente qui ne peut s'attendre aux difficultés de la vie est un choix que j'ai du mal à faire. Ce choix me taraude, je ne l'ai pas encore fait.

Avant de le faire, il faudra que j'arrive à me réapproprier un corps que j'ai appris à haïr, du fait que je hais même mon nom.
Avant de le faire, ce choix, il faudra que je sois sûre et certaine d'avoir évacué ma colère afin que cet enfant n'ait pas à subir ce que moi j'ai subi.

Et je pense que mon amie ressent la même chose que moi, vu ce qu'elle dit. Elle aimerait être certaine que cet enfant n'ait pas à vivre sa vie...
Il existe pourtant de belles choses dans la vie comme les voyages, la découverte de l'autre, la culture, l'art et la satisfaction de vivre avec une personne qu'on aime.
Il reste pourtant difficile de la voir comme une chose gaie et positive lorsqu'on vit avec un parcours comme le mien...

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23 janvier 2012

Le porteur de symptôme

Je suis le porteur de symptôme.
Autant dire, je suis la tâche sur la nouvelle nappe toute propre que maman a acheté pour Noël. Je suis la petite déjection de volatile nonchalament laissée sur le capot d'une BMW.

Je fais peine à voir. J'intrigue, j'inquiète même.
Comment, au sein d'une famille respectable, un enfant peut-il paraître triste, déprimé, anxieux, voire, grandissant, rebelle, à contre-courant, légèrement agressif et peu conforme aux attentes du monde extérieur ?
C'est triste, après tout ce que ses parents ont fait pour elle. Des parents qui la voulaient, cette gamine.

Je suis la porteuse de symptôme. Je suis cette tâche sur la nouvelle nappe toute propre que maman a acheté pour Noël et qui ne part pas, même avec la vizirette.
On me pointe du doigt car je suis différente. En fait, je le suis car je vis dans une souffrance qu'aucun enfant ne devrait connaître.
Difficile de sourire quand le monde entier nous abandone.
A l'adolescence, je souffre de troubles du sommeil qui me rendent mal à l'aise en public. Ma fatigue, évidemment, est considérée comme un manque de courage, de la fainéantise. Mes crampes dans le ventre ne sont qu'un moyen pour moi de ne pas aller à l'école. Ma spasmophilie n'est que de l'hystérie, un trouble mental que j'ai contracté lorsque je suis tombée sur le sol de la cuisine et que ma tête a heurté le carrelage après une syncope. Bref, je suis anormale, pas courageuse, je ferais mieux de faire un peu plus d'efforts.

Une famille est un système. Chaque élément du système se trouve en relation avec les autres éléments et agit en fonction.
Le porteur de symptôme, c'est moi. Je porte la maladie du système en moi mais vu que les autres membres du système ne semblent pas en souffrir mais que je suis celle qui crie sa souffrance, qui développe des symptômes physiques liés à la maltraitance que je subis, je suis le malade.
A vrai dire, chez moi, tout le monde est malade.

Cela passe par ma mère qui tient davantage du control freak que de l'aimante maman poule.
Cela passe par mon père qui pète des tiges régulières, ment à ma mère, la trompe et me pique des scènes phénoménales se soldant par des coups violents et répétés.
Ma grand-mère aussi, qui vit avec nous, fait partie de ce système. Elle désapprouve la violence mais en est également partiellement la victime, menacée par mon père alors elle se tait.
Evidemment, ma mère laisse faire.
A vrai dire, tout le monde laisse faire : même les deux voisines auxquelles j'ai parlé de la violence de mon père. Même les enseignants et autres éducateurs qui n'ont jamais tenté de savoir réellement ce qui se passait chez moi pour que j'arrive à l'école en pleurs et que je m'isole. Même mes grands-parents, oncle et tantes qui trouvent totalement normal de "corriger" un enfant.

Est-ce ma famille, mon système, qui est malade ou est-ce le monde entier ?
Lorsque le monde entier vous semble fou, vous finissez par vous demander si vous n'êtes pas, en fait, le fou.
Celui qui se plaint d'une chose qui semble considérée comme normale par chacun, vu que personne ne bouge.
Je finis par m'interroger sur ma santé mentale. Suis-je folle ? Et si mes parents me mentaient sur mon état mental... Et si j'étais en fait totalement cinglée ?

23 janvier 2012

La vie serait beaucoup trop belle s'il n'existait personne pour vous la pourrir

J'aurais préféré être un enfant comme les autres, moi et, a fortiori, j'aurais aimé être un adulte comme les autres, aussi.

Seulement, voilà : des gens plus vieux et plus forts que moi ont pris la décision de pourrir ma petite vie.
Quand j'entends pourrir, c'est pas la légère odeur pas très ragoûtante d'un fromage qui a un peu trop maturé au fond du frigidaire, entre les restes de poule au pot et le yaourt 0% périmé.
Non, j'entends POURRI, quoi. Plus frais du tout, voire légèrement décomposé, à la Rotten, même qu'Amélie Nothomb n'en mangerait pas.

Depuis des temps ancestraux, l'Homme a toujours eu tendance à se faire chier.
Il faut dire, trouver une utilité à notre misérable existence terrestre n'est pas de tout repos.
Heureusement, "Dieu" a créé pour vous un super truc, histoire d'occuper vos longues soirées d'hiver, une passion qui vous envahira et ne vous quittera plus dès que vous y aurez adhéré et ce surtout si vous êtes seul, frustré et que vous n'avez pas de chien sur lequel frapper.
Cette chose, c'est la MALTRAITANCE INFANTILE ou encore "maltraitance sur mineur".

Alors, dans ce cadre, évidemment, tout y passe :
On crie, on frappe, on pourchasse, on harcèle, on hurle, on menace, on giffle, on provoque, ... Mais jamais on ne s'excuse.
Ou alors, quand les dégâts sont faits, quinze ans après. Quand c'est trop tard.

Ces dégâts sont évidemment inévitables. Ils se marquent au plus profond de l'enfant, qui, devenu adulte, devra encore et toujours les assumer et vivre avec, malgré la culpabilité, malgré la vulnérabilité.
On lui demandera d'être aussi efficient que les autres, de ne surtout pas être différent, de rentrer dans le rang.

Oui, mais voilà. "Les enfants sont comme du ciment mouillé, tout ce qui leur tombe dessus s'imprime" (Dr. Haim Ginott).

Mon incapacité à vivre avec, la rage qui persiste en moi me forcent aujourd'hui à ouvrir ce blog.
Le lecteur remarquera le ton ironique employé. Qu'il dérange ou pas n'est finalement pas un problème car il n'est que l'expression d'un profond dégoût que j'assume pleinement.

La maltraitance me répugne.
La violence me révulse.
Mais ce qui me fait encore plus vomir, c'est l'indifférence générale face à la violence intrafamiliale, qui pourtant est non seulement excessivement présente dans toutes les statistiques que l'on peut trouver, mais qui en plus est rarement repérée car elle induit chez l'enfant une honte lui rendant impossible toute réaction et lui coupant toute possibilité de reconnaissance du mal qu'on lui a fait et qui le ronge à chaque minute de sa vie d'adulte.

Je désire apporter mon témoignage car, après diverses recherches sur internet, je me rends compte que la loi du silence règne toujours. Et comme le dit la citation en tête de ce blog, ce n'est qu'en verbalisant clairement ce qui se passe derrière les murs que l'on arrivera à non seulement augmenter la connaissance et la vigilance du public concernant ce sérieux problème mais aussi qu'on pourra prévenir son apparititon et ses conséquences.

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